Les Mystères des Terres de l'Exil
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Valim
Valim
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Le Dernier Soleil Empty Le Dernier Soleil

Sam 20 Mai - 20:47
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Le Dernier Soleil


Le Dernier Soleil 1495305870-desert-sun-by-yenga


Le soleil accablant maltraitait le canyon sinueux de pierre et de sable. Ni eau ni verdures n’embellissaient le paysage. Le vent lui-même semblait s’être tut. L’Homme, si l’on peut appeler Homme un pareil spécimen, arpentait malgré tout, ces terres désolées. Massif et puissant. Son pas faisait trembler le sable et sa sueur irriguait à grosse goutte la terre aride. Un être sauvage et brutal par son physique. Et pourtant silencieux. Ses bras, pareils à des bûches s’aidaient d’une lance primitive pour arpenter ce pays hostile. Un simple harnais barrait sa poitrine et un pantalon sobre qui semblait vivre au-delà de son temps, habillait cet être. Aussi impressionnant qu’il soit, il était la proie. Il le savait, depuis quelques secondes. Le silence de plomb avait trahis la prédatrice.
Mais trop tard !
Un sifflement puis la morsure, douloureuse mais non pas mortelle, cueilli son épaule. Il arracha le projectile d’une seule main et piétina la flèche-serpent , véritable animal qui avait pénétré sa chaire. Il savait que le poison coulait d’or et déjà dans ses veines. Il avait un remède. À portée de main. Mais un second projectile, une flèche de fer, lui arracha sa besace de la main. Elle s’écrasa à quelques mètres alors le géant fît face à l’adversaire invisible. Il grogna, les yeux voilés par une mèche blanche, sa lance en main.
Prêt à tuer.
Un troisième sifflement brisa l’instant. Il s’y attendait cette fois. Pourtant, sa propre lenteur le surpris. Sa cuisse perforé, il tomba à genoux. Le poison ralentissait ses réflexes. Son raisonnement ralentit mais néanmoins vivace le fît opter une décision. Reculer et s’abriter. Un amas de rocs, à quelques pas, feraient l’affaire. L’archer devrait alors se montrer et faire face. Ou contourner le canyon, ce qui lui permettrait de fuir. Une énième flèche ricocha dans le sable, à un sourcil de son bras.
L’abri ! Il y était !
Sauf que l’abri n’était pas un abri. C’était un piège. Du sang tâchait la pierre. De telle façon qu’il ne l’avait pas vu avant de s’engouffrer à son ombre. Du sang frais qui ne tarderait pas à attirer les charognards. Avait-il espéré, juste une seconde, pouvoir attendre ici, panser ses blessures et faire sortir l’archer de son refuge alpin ?
L’Homme musculeux l’avait distingué, une ombre dans le soleil. Une femme. Le guerrier n’était pas de ceux qui posent des questions au ciel dans ces instants. Ils agissent. Il a couru. Aussi vite que lui permettait sa blessure. Étonnamment vite. Il ne fuyait pas. Il chargeait. Il escaladerait s’il le fallait. Pour la survie !
Mais la mort venait du soleil. Un soleil rouge, iridescent, presque surnaturel. De braise, comme si un forgeron avait passé sa hargne sur l’astre. L’Homme traversa la moitié du chemin. Puis tomba à genoux. Quatre flèches dans le torse. Il n’était que rage de vivre. Il n’était pas de ceux qui tombent au sol au combat. Sa lance se figea dans le sable et il resta prostré ainsi, pour mourir. Sous ce soleil accablant.
Les ombres passèrent quand l’assassin descendit de son promontoire. Une crinière d’ébène et un regard de vipère. Les traits du visage aussi calme qu’un nuage paresseux. Arc à la main, le carquois vide, elle s’avança jusqu’à la carcasse. Elle resta à distance d’un ou deux pas. Elle fractura le silence d’un cri de haine et de dégoût.

"VIOLEUR !"

Elle tourna autour de la carcasse, sans savoir si la vie gisait encore en lui. Déversant sa colère sans discontinue.

"ANIMAL ! TU L’AS VIOLÉE !"

Elle abandonna l’arme de bois et pris en main sa dague. Une arme avec son armoire gravé sur la base de la lame. pareil à l’astre au dessus de sa tête.

"TU l’AS BATTUE ! TU N’ES QU’UNE BÊTE ! UNE BÊTE ! QUI SE ROULE DANS SA PROPRE FANGE, SA PROPRE MÉDIOCRITÉ !"

Elle frappa la lance du pied et le géant tomba au sol, lourdement et lentement. Un nuage de poussière s’éleva doucement autour de lui.

"JE TE HAIS ! JE VOUS HAIS, TOI ET TES SEMBLABLES ! TU L’AS VIOLÉE ! TU L’AS VIOLÉE ! VIOLÉE  !"

Elle répétait encore et encore sa rage jusqu’à ce que l’obscurité ne se joigne à sa propre ombre sur le sol. Alors elle agrippa les cheveux d’argents, prêt à le défigurer. Mais un regard fiévreux et dangereux cueilli Miseris. Un regard de mort.
Une seule petite erreur. Une seule erreur.
Le géant ne la laissa pas s’échapper. Une énorme poigne agrippa son bras et la jeta au sol. Il se vautra sur elle. Ils n’étaient que sueurs, sang et chaires furieuses. Le guerrier savait qu’il allait mourir. Il perdait trop de sang. Une artère était touchée. Et là où tout autre homme serait mort, lui survivait. Grâce à sa propre rage de vivre et son exceptionnelle condition physique.
Il entoura la nuque de la femme et serra. De toutes ses forces. Il ne partirait pas seul. L’archère, tendu comme la corde d’un arc par la peur et l’adrénaline, couverte de sueur et du sang de sa victime, regardait le soleil. Ce corps féminin au bord de la rupture, aux accents érotiques, ne tiendrait plus qu’une poignée de seconde. Juste une.
Le métal déchira alors le ventre du guerrier et remonta. Les muscles n’arrêtèrent rien. Le bas-ventre de la femme s’inondait du liquide de la vie. Elle lâcha un gémissement de satisfaction quand les mains du géant lâchèrent prises.
Il s’affaissa sur la poitrine de Miseris, vaincu.
Les nuages voilèrent l’astre brûlant, camouflant de leurs douces pénombres les pas de cette femme qui reviendrait avec une dette remboursé et un trophée sanglant.
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