Ulrik

Ulrik a passé de nombreuses années à bâtir toutes sortes de chose. Des grands halls aux tertes et tumulus à la gloire des Jarls, aux puissantes murailles protégeant les villages Vanir contre les incursions des Aesirs et des Cimmériens.
Attaché à sa terre natale il prenait son travail très à coeur, ayant conscience de la nécessité d'une bonne défense et au plaisir d'une demeure bien conçue et ornée des runes les plus finement gravées.

Bien que n'étant pas un guerrier de métier, il n'hésitait pas à troquer son maillet contre une hache ou une épée lorsque ses murailles se trouvait surpassées par l'ennemi.
Bien des Cimmériens virent garnir ses étagèrent et eurent le crâne rempli de l'hydromel sacré. Les années passant, Ulrik devint un artisan renommé, n'hésitant plus à exporter son savoir faire chez d'autres Jarls il lui arrivait de bâtir les plus illustres édifices du Vanaheim.
Qu’ils s’agissent de temples à la gloire d'Ymir, de forts de défense ou des demeures de riches Vanir, tous avaient recours à cet artisan bientôt élevé au rang d'artiste.
Mais cette réussite attirait les convointises. Ses connaissances lentement accumulées au fil des années et des échecs ne faisait pas les affaires de leurs rivaux Aesirs qui voyaient d'un très mauvais oeil la grande qualité des défenses offertes par la maîtrise d'Ulrik et de ses disciples.
On ne sut jamais si ce village niché dans les montagnes bleues, faisant office de frontières naturelle avec Asgaard, furent payés ou si ce ne fut le fruit que d'une malheureuse coïncidence.

Mais toujours est-il qu'alors qu'Ulrik dirigeait la construction d'une de guet en pierre, d'une conception tout nouvelle, une tribu Aesir anormalement nombreuse lança un raid surprise sur le petit village Vanir. Bien peu des semblables d'Ulrik furent tué et quelques femmes furent emmené en même temps que le maître bâtisseur.
Ils furent conduits sans ménagement jusqu'à un petit campement de tentes du côté Asgaardiens des montagnes bleues, d'où les Aesirs avaient probablement préparé et lancé l'attaque.

Les jours qui suivirent, ses ravisseurs les menèrent vers le sud en longeant le pied des montagnes, sans un mot pour leurs captifs. Une femme et son enfant moururent pendant le trajet et leur corps furent abandonnés aux loups. Il devint de plus en plus évident aux yeux d'Ulrik que sa présence dans ce village était le véritable motif de ce raid.
Il leur fallut de nombreux jours pour atteindre leur destination.  Ulrik ne savait pas réellement où ils se trouvaient, mais l'allure des hommes qui peuplaient le campement qu'ils venaient de rejoindre lui indiqua qu’il devait se trouver en territoire Cimérrien.
Les regards que lui jetaient Cimmériens et Aesirs  en discutant confirmèrent ses soupçons et même s'il ne pouvait entendre la conversation il était évident qu'il était la marchandise au cœur d'une âpre négociation.
C'est ainsi que le soir venu, alors qu'il semblait que l'accord trouvé pour sa capture avait conduit à une fête, il profita de l'état d’ébriété de ses gardes pour tenter une évasion. Il récupéra quelques vivres et armes et se glissa dans la nuit. Malheureusement ses ravisseurs et ses nouveaux maîtres devaient être des traqueurs nés car ils ne tardèrent pas à retrouver sa piste.

N'ayant pas pu s'orienter la nuit de son évasion il se retrouva traqués par les chiens dans une course effrénée vers le Sud, qui l'éloignait à chaque pas de son Vanaheim natal.
Après des semaines de traque à jouer au chat et à la souris avec ses poursuivants, il se retrouva une nuit devant un petit village dont il ne put reconnaître l'architecture. Il s'imagina s'y reposer, ne sachant plus combien de temps il pourrait encore survivre et échapper à la traque. C'est alors qu'il entendit les hurlements des chiens, toute raison désertant son esprit.
Par reflexe et pur atavisme il se jeta dans le bâtiment à colonnade le plus proche de lui. L'énorme molosse fit voler la petite porte en éclat et le chien se jeta sur Ulrik, affalé sur le dallage, simplement protégé par une dague affutée. Il n'eut que le temps de projeter son arme en avant, fermant les yeux et attendant de rejoindre le grand banquet d'Ymir.
La bête le frappa de tout son poids et au bout d'un moment Ulrik finit par se rendre compte que le sang qui maculait son visage venait de la blessure mortelle qu'il avait infligée au chien. Il s'extirpa de sous l'animal et se retrouva encerclé de soldat aux armures étranges le pointant de leurs lances acérées.
Il fut emmené à nouveau, couvert de chaînes et jeté sur un chariot.

Au cours du voyage qui l'emmenait vers son supplice, il comprit ce qui l'avait condamné. Il avait sans s'en rendre compte traversé la frontière de l'Aquilonie. La malchance l'avait fait se retrancher dans un temple d'Asura où, ayant versé le sang impur d'un animal, il avait profané un lieu sacré entre tous.
Condamné dans une langue qu'il ne comprenait pas, il prit la mesure de son supplice.